Mythes ou réalités concernant la transpiration excessive ?

La transpiration – personne n'en veut – tout le monde en fait – et on en parle à tous les coins de rue.

Pourtant, transpirer, c'est un processus tout à fait naturel et même vital.
Grâce à l'évaporation de la sueur, le corps se refroidit et se protège ainsi de la surchauffe.

Il y a plein d'idées reçues sur la transpiration et l'odeur de la sueur.
On a recensé les plus courantes et on vous dit tout, sans langue de bois.

1. On peut détoxifier son corps en transpirant.

Faux.

Le corps humain élimine les toxines uniquement via les reins et le foie.

Par contre, on se débarrasse de pas mal de microbes grâce à notre système immunitaire. Quand on se bat contre ces intrus, on réagit souvent avec de la fièvre, donc une température corporelle plus élevée. C'est ça qui provoque la transpiration, pour éviter que le corps ne chauffe trop. Mais attention, ça n'a rien à voir avec une détox.

2. Transpirer fait perdre du poids.

Faux.

Accrochez-vous ! Sans sport et une alimentation saine, c'est peine perdue. Transpirer comme un âne, par exemple au sauna, ne brûle ni calories ni graisse.

Par contre, on perd pas mal de liquide en transpirant : entre 100 et 500 ml par jour. Et quand on se donne à fond, ça peut monter à 1 ou 2 litres, voire plus. Du coup, sur la balance, on voit un poids un peu plus léger, mais c'est juste de l'eau qu'on a perdue. Et ça, il faut absolument le compenser en buvant beaucoup. C'est une question de survie ! Si on veut vraiment maigrir, il faut manger équilibré et faire du sport régulièrement pour brûler des calories. Se prélasser au sauna en sueur, ça ne suffit pas.

3. Boire froid empêche de transpirer.

Faux.

Qu'est-ce que ce serait pratique ! Un petit coup de boisson glacée quand il fait chaud, et hop, l'esprit et le corps sont au frais. Malheureusement, c'est tout le contraire. Parce que même si les boissons froides rafraîchissent notre gorge et notre estomac, on envoie un signal de froid à notre corps. Résultat : notre métabolisme s'emballe et la production de chaleur interne augmente. Les experts conseillent donc de privilégier les boissons tièdes, même quand il fait une chaleur à crever. La règle d'or, c'est de boire beaucoup, quoi qu'il arrive !

4. La sueur sent toujours mauvais.

Faux.

La sueur fraîche ne sent quasiment rien. C'est seulement quand les bactéries s'en mêlent pour la décomposer que cette fameuse odeur désagréable apparaît. Les bactéries transforment les acides gras à longue chaîne en molécules plus petites, comme l'acide butyrique ou l'acide formique. L'acide butyrique, c'est un acide gras qui a une odeur vraiment désagréable, un peu comme du beurre rance. Pas étonnant que ça ne sente pas la rose pour notre nez, au contraire, ça nous agresse.

Il y a une petite exception, quand même : parfois, la sueur fraîche sent bel et bien !

Quand un ado se met à "cocotter" d'un coup, ça peut être à cause des hormones qui font le yoyo. Pendant ces périodes de changements hormonaux, il arrive que même la sueur fraîche sente mauvais.

5. C'est sous les aisselles qu'on transpire le plus.

Faux.

Sous les aisselles, on produit moins de 1 % de notre sueur totale. Mais comme les bras recouvrent généralement les aisselles, la sueur a du mal à s'évaporer et reste donc sur la peau. C'est comme ça qu'apparaissent vite ces vilaines auréoles sur les vêtements. Et comme si ça ne suffisait pas, les bactéries se régalent ici : les aisselles humides, c'est un festin pour elles, ce qui favorise en plus une odeur de transpiration désagréable.

6. Si je réduis la transpiration sous les aisselles, je vais transpirer davantage ailleurs.

Faux.

Sous les aisselles, on produit moins de 1 % de notre sueur. Donc, transpirer moins à cet endroit n'a quasiment aucun impact sur le processus de refroidissement du corps. Comme on cherche généralement à réduire la transpiration de manière ciblée sur certaines zones, comme les aisselles, par exemple en utilisant des antitranspirants, il n'y a pas de compensation sur d'autres parties du corps.

7. Les non-sportifs transpirent plus vite et plus fort que les sportifs.

Faux.

C'est même l'inverse : plus on est entraîné, plus on commence à transpirer tôt. Ça peut paraître bizarre, mais c'est simple à expliquer : dès que la température corporelle des sportifs entraînés augmente un peu, le processus de refroidissement, donc la transpiration, se met en route immédiatement. Du coup, leur température corporelle monte beaucoup plus lentement, ce qui leur donne une meilleure endurance. C'est ce qu'on appelle communément une "bonne condition physique". Les sportifs transpirent donc plus vite et plus, mais de manière beaucoup plus efficace que les non-sportifs. Consultez aussi notre guide complet "Transpirer pendant le sport".

8. En hiver, on ne transpire pas.

Faux.

Quelle que soit la saison, il y a toujours des situations où le corps doit réguler sa température. Même en hiver ! Pensez un peu à ça : dehors, il fait un froid de canard. Pour ne pas grelotter en allant au boulot, vous vous couvrez bien dans l'entrée : bonnet, écharpe, bottes d'hiver et grosse doudoune... et c'est parti ! Vite fait, on quitte l'appart surchauffé. Avec ces fringues épaisses, il fait beaucoup trop chaud à l'intérieur. Dehors, c'est bien plus agréable... presque trop froid, d'ailleurs. Alors, on enfile vite les gants et on saute sur le vélo. Comme les vêtements d'hiver sont souvent peu respirants, la peau en dessous a du mal à respirer. Et même si le bout de votre nez est gelé, l'effort du vélo vous fait transpirer pas mal. Bon... enfin arrivé au bureau, il ne reste plus qu'à garer le vélo et à entrer dans le bureau bien chaud. Mais dès le premier pas, l'air chaud du chauffage vous assomme littéralement. La différence de température entre l'intérieur et l'extérieur est juste énorme. Avant d'avoir le dos trempé, on se dépêche d'enlever ces vêtements d'hiver bien chauds.

C'est justement en hiver que les fortes variations de température et les vêtements chauds et peu respirants nous posent problème. C'est pour ça qu'on transpire souvent aussi en hiver. Alors, n'hésitez pas à porter des vêtements techniques respirants, pas seulement pour le sport, mais surtout en hiver.

9. Les femmes et les hommes transpirent autant.

Faux.

Question transpiration, l'égalité des sexes ne s'applique pas, car les hommes transpirent généralement plus vite et plus abondamment. Mais mesdames, soyez honnêtes ! Dans ce cas précis, vous vous passerez bien de l'émancipation, non ? Mais pourquoi cette différence ? C'est tout simple. Le responsable, c'est l'hormone mâle, la "testostérone". Elle ouvre les canaux sudoripares, ce qui fait que les hommes transpirent plus vite et produisent plus de sueur. L'hormone féminine, "l'œstrogène", fait exactement l'inverse.

Ce n'est qu'au moment des changements hormonaux, ce qu'on appelle la ménopause, quand la part d'hormones mâles augmente aussi chez la femme, que celles-ci ont tendance à transpirer davantage. Les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes deviennent alors monnaie courante. Mais ne vous inquiétez pas : une fois cette période passée, la forte transpiration se régule généralement et revient à la normale. Pour savoir ce que vous pouvez faire pendant cette phase contre la transpiration excessive, consultez notre guide "Transpirer pendant la ménopause".

10. Les glandes sudoripares fonctionnent de la même manière chez tout le monde.

Faux.

Même si le nombre de glandes sudoripares est plus ou moins le même chez tout le monde (environ 3 millions), l'intensité de leur fonctionnement varie beaucoup en fonction des conditions de vie. Selon la phase de vie, la condition physique et la situation personnelle, la production de sueur peut être très différente. L'origine d'une personne joue aussi un rôle. Par exemple, les Sud-Africains transpirent en moyenne moins que les Européens. Dans ce cas, le corps du Sud-Africain a appris que l'eau n'est pas une ressource illimitée. Il doit donc gérer très soigneusement sa perte de liquide pour pouvoir maintenir ses fonctions corporelles.

Première publication: 12.05.2011

Mise à jour: 27.05.2025